Il y a 21 ans, le Printemps noir kabyle : quand l’État algérien tira sur ses propres citoyens, 127 morts, 5000 blessés et crimes d’État impunis

Aujourd’hui est le 21ème anniversaire du Printemps noir berbère, et l’État algérien laisse ce crime d’État impuni. Le 18 avril 2001, soit il y a vingt-et-un ans exactement, la police algérienne tira à bout portant sur des Kabyles, majoritairement de jeunes lycéens, faisant au total 127 morts et plus de 5000 blessés. Cet évènement sinistre eut lieu lors d’affrontements avec les forces de l’ordre ayant éclaté lors de manifestations ayant fait suite à la mort de Massinissa Guermah, 18 ans, tué par une rafale d’arme automatique tirée par un gendarme dans les locaux de la gendarmerie d’Aït Douala en Kabylie à deux jours de la commémoration du Printemps berbère d’avril 1980.

Cette période sombre de l’histoire de la Kabylie sera nommée Printemps noir (Tafsut taberkant en langue amazighe). Elle fut la conséquence d’une longue période de lutte des Kabyles non plus seulement pour la reconnaissance de l’identité autochtone berbère et de la langue berbère ignorée le régime arabiste algérien, mais aussi de ce crime d’État et marqua même un désir d’indépendance politique et territoriale accru de la part d’un certain nombre de Kabyles.

Les Berbères de Kabylie dénonçaient l’arabisation et réclamaient depuis des décennies une reconnaissance officielle du tamazight, la langue autochtone du Maghreb, de la part de l’État algérien d’idéologie panarabiste. Les populations berbérophones ont longtemps été victimes d’amazighophobie (berbérophobie) et d’un racisme non seulement de la part de la population arabophone mais aussi systémique depuis l’indépendance et la création des États-nations modernes du Maghreb, officiellement « arabes ».

Les Kabyles dénonçaient une marginalisation culturelle et arabisation de longue date avec de rigides mesures d’arabisation du gouvernement entre les années 1960 à 1980, qui avaient aboutit au Printemps berbère de 1980 duquel tire son nom le Printemps noir. Ils estimaient, et estiment encore aujourd’hui qu’alors qu’ils étaient sur le devant de la scène pour la libération de l’Algérie des mains du colonisateur français, l’État algérien moderne, corrompu, ne les a pas respectés après l’indépendance, tentant d’arabiser l’ensemble de la population algérienne et refusant la reconnaissance de la langue et de l’identité autochtones amazighes.

Les morts du Printemps Noir kabyle sont considérés par les Amazighs comme des martyrs morts pour la cause berbère.

Ce crime d’État est toujours impuni, 21 ans jour pour jour après les évènements…

Image avec les portraits des victimes considérées martyrs, en hommage à celles-ci.

Liens utiles

• Pour que nul n’oublie : noms des Martyrs du printemps noir de Kabylie (2001) https://www.lavantgarde-algerie.com/article/actualites/pour-que-nul-noublie-noms-des-martyrs-du-printemps-noir-de-kabylie-2001

• Riposte Internationale rappelle que les crimes d’État algérien au printemps noir amazigh restent impunis https://amadalamazigh.press.ma/fr/riposte-internationale-rappelle-que-les-crimes-detat-algerien-au-printemps-noir-amazigh-restent-impunis/

• Pardon ! Mais vous rigolez ? L’écrivain et dramaturge algérien Mohamed Kacimi répond à la lettre d’excuses, signée le 3 avril par le président déchu Abdelaziz Bouteflika, au lendemain de sa démission https://www.middleeasteye.net/fr/opinion-fr/pardon-mais-vous-rigolez

• Printemps kabyle 1980, printemps Noir 2001 http://lesavoire.over-blog.com/article-printemps-kabyle-1980-printemps-noir-2001-123399495.html

• Mustapha Mazouzi : « SVP corrigez, il y’a 127 victimes du printemps noir kabyle. Pas 126, pas 128 ». https://youtu.be/OFmDdNiiQmE

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