Décès en prison de Hakim Debbazi, grand militant du hirak algérien, les militants demandent des comptes

Une figure emblématique du mouvement du hirak (mouvement populaire) algérien est décédée ce dimanche à Alger, alors qu’il était en détention, dans la prison d’alqliâa, située à l’ouest de la capitale d’Alger.

Des militants, des chefs de parti, des organisations de défense des droits de l’homme ont déjà exprimé leur colère. Ils réclament que toute la lumière soit faite sur le décès de Hakim Debbazi, militant du Hirak.

Agé de 55 ans, père de trois enfants, figure du combat pour la liberté d’expression, Hakim Debbazi avait été arrêté le 20 février 2022 dans la ville de Hajjout par la police qui l’a déféré aussitôt au parquet, au tribunal de Tipaza au motif qu’il avait des activités subversives sur le réseau social de Facebook pour être mis en prison.
La mort de ce militant du Hirak algérien a suscité une profonde émotion aussi bien chez ses codétenus qu’au sein de l’opinion algérienne mise au fur et à mesure au courant. Les associations des droits de l’Homme, en Algérie même ou à l’extérieur, ne cessent de dénoncer leurs violations par le pouvoir militaire algérien.

Aucune précision n’a été donnée par les autorités algériennes jusqu’à présent sur les circonstances de ce tragique événement. Au moment où l’opinion publique exprime son indignation, le ministère de la Justice, censé éclairer et la famille et les citoyens sur la mort d’un détenu, histoire d’éviter d’ailleurs toute interprétation, est aux abonnés absents.

La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) a appelé, ce lundi 25 avril, les autorités judiciaires à « informer l’opinion publique » sur les « circonstances » du décès de Hakim Debbazi, qui était en détention provisoire à la prison de Koléa.

Selon elle, le défunt « été arrêté le 22 février 2022 et  depuis mis en détention provisoire dans la prison de Kolea ».
« Selon des avocats, une demande pour sa remise en liberté provisoire a été introduire à cause de son état de santé déjà inquiétant. La demande a été rejetée. Les autorités judiciaires sont tenues d’informer l’opinion publique sur tous les détails; circonstances et cause de cette disparition tragique », poursuit-elle.
La LADDH appelle également les « autorités judiciaires à ouvrir une enquête judiciaire immédiate pour situer les responsabilités,  révéler toute la vérité et faire justice ».

Pour rappel, ce décès est le troisième du genre depuis 2016. Le premier cas de décès en détention était celui du journaliste et blogueur, Mohamed Tamalt, puis celui de Kamel Eddine Fekhar en 2019.

Vivant en Angleterre, Mohamed Tamalt avait été arrêté et placé en détention provisoire après son entrée en Algérie. Contestant sa détention, le journaliste a entamé une grève de la faim, avant de décéder après son évacuation à un hôpital d’Alger. Sa famille avait alors dénoncé « des violences exercées à son encontre » et demandé une enquête.

En mai 2019, le médecin et militant politique mozabite Kamel Eddine Fekhar est également décédé en détention à la prison de Blida, après une grève de la faim qui a duré plusieurs dizaines de jours.

Selon sa femme et son avocat, ce père de trois enfants est décédé « faute d’une prise en charge médicale ».

A l’époque, les autorités judiciaires avaient annoncé une enquête, dont les résultats n’ont pas été communiqués à nos jours.

De droite à gauche :
Mohamed Tamalt, 2016
Kamel Eddine Fekhar, 2019
Hakim Debbazi, 2022

Rédaction tirée des articles suivants :

https://www.inter-lignes.com/deces-de-hakim-debbazi-en-prison-colere-indignation-et-appels-a-louverture-dune-enquete/

https://l-info.com/la-laddh-appelle-a-ouvrir-une-enquete-sur-le-deces-dun-detenu-a-la-prison-de-kolea/

https://maroc-diplomatique.net/deces-de-hakim-debbazi-grand-militant-du-hirak-algerien-a-la-prison-dalqliaa/

https://www.aa.com.tr/fr/afrique/alg%C3%A9rie-mort-en-prison-d-un-d%C3%A9tenu-du-hirak/2572596

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